Cette série a été réalisée dans le même esprit que les séries antérieures de « photographies d’objets », notamment celles des miroirs vénitiens (1997), des voitures accidentées (1998) et des Moteurs (2002). Photographiées « in situ » dans un studio aménagé au sein d’une usine de collecte de déchets, ces empilements sur palettes de divers matériels électroniques « en fin de vie » s’apparentent à des vanités contemporaines chargées d’un sens moral fort. Au cœur de ce cimetière d’objets, ces empilements donnent la mesure de la consommation de masse, processus où l’objet, à peine fabriqué, est déjà hors d’usage. L’intervention de l’artiste se limite, uniquement, à la sélection des palettes selon des critères esthétiques. La composition, formant une répétition de motifs semblables au sein d’un même ensemble, n’est en rien le fruit d’un quelconque arrangement « artistique » : elle n’obéit, en fait, qu’aux strictes lois du classement et de la gravité.