Avec cette série, Valérie Belin poursuit son travail sur la cérémonie et les rituels, déjà abordés à travers les photographies de Mariées Marocaines (2000). Cette série s’inscrit, par ailleurs, dans le prolongement des surimpressions qui élaborent, dans le travail de l’artiste, un style « surréel » par la profusion des détails. En superposant des portraits de jeunes mariées dans leurs atours traditionnels et des images de paysages urbains, l’artiste met en jeu deux entités contraires : d’un côté le rituel, sa valeur éternelle, sa puissance sacrée et son affect ; de l’autre, le monde de l’urbain avec ses néons, logos et autres effets du merchandising racoleur. Néanmoins, la fusion est telle qu’une double transformation s’opère : la mariée perd de sa substance charnelle, une partie de son corps s’évapore. Parallèlement, les néons se font broderies, diadèmes ou dentelle. Ils acquièrent le raffinement de la parure. Il y a donc un effet de mimétisme qui transforme les signes urbains en « représentation » de la mariée elle-même.