Pour sa troisième exposition personnelle à la Galerie Nathalie Obadia, à Bruxelles, Valérie Belin présentera sa dernière série, China Girls, du 15 novembre au 22 décembre 2018.

 

Cette série de portraits de jeunes femmes imaginaires, réalisée en 2018 est dans la lignée des précédentes séries Painted Ladies (2017), All Star (2016) et Super Models (2015). Son titre s’inspire du vocabulaire qu’on utilisait dans l’industrie cinématographique pour désigner l’image (généralement un portrait de jeune femme posant à côté d’une charte de gris) qu’on insérait comme référence dans l’amorce d’un film avant d’en faire des copies. Les photographies sont réalisées en noir et blanc et en grand format (173 x 130 cm). L’ensemble se présente sous la forme d’une série de tableaux.

 

Élégamment habillées, telles des geishas contemporaines, les jeunes femmes posent agenouillées au sol, comme des poupées de porcelaine. Elles figurent au milieu d’un luxe d’objets de pacotille (objets bizarres, fausses antiquités, fleurs et fruits décoratifs…) – un univers d’objets qui renvoie à l’univers mental dont elles semblent prisonnières, l’ensemble formant une sorte de nature morte baroque.

 

La « toile de fond » du tableau est constituée par un ensemble confus de planches de comics strips faisant lui aussi office de « paysage mental », et dont la fonction d’évocation en contrepoint du portrait est similaire à celle qu’il occupait dans les peintures de la Renaissance. Valérie Belin a pour ceci utilisé la technique du matte painting, une technique de montage cinématographique consistant à peindre un décor en trompe-l’œil sur une surface plane en y laissant des espaces vides dans lesquels les actrices seront plus tard incorporées. L’artiste utilise toutes les possibilités du numérique afin d’obtenir l’équivalence de tous les éléments du tableau, qui se présentent comme si ils étaient peints.

 

Au travers de cette nouvelle série, Valérie Belin fait appel, par son art de la vision photographique et par sa maîtrise des manipulations de laboratoire, à la puissance d’évocation des images et à l’ambivalence de leur caractère, réel et imaginaire.

 

Communiqué de presse (FR)