Textes par Sébastien Gokalp et Mélanie Lerat

 

Cette monographie propose, à travers une trentaine de séries, de découvrir l’ensemble de l’œuvre de Valérie Belin, des années 1990 à nos jours, et d’examiner comment ses différentes séries se répondent, évoluent et questionnent notre rapport à la beauté, à l’artifice et à l’impermanence des choses. De la prise de vue au travail de retouches, la photographe crée par touches et couches successives, à la manière d’un peintre jouant sur l’ambivalence entre le vivant et l’artificiel. Mêlant couleur et noir et blanc, soulignant les matières, son travail invoque de nombreuses références à l’histoire de l’art. L’ouvrage accompagne la rétrospective de l’artiste présentée au Musée des beaux-arts de Tourcoing, le MUba Eugène Leroy, à partir du 17 mars 2023.

 

Les grandes images de Valérie Belin génèrent une situation inconfortable, entre attraction et rejet, évidence et manipulation. Elles sont conçues comme des oxymores : séduction angoissante, luxe de pacotille, noir bonheur, surface profonde, superficialité existentielle, vie arrêtée, image parlante, peinture photographique. Un univers toujours paradoxal et ambigu, pétri de tensions irréductibles dont on peut essayer de saisir les fondements : Que nous montre-t-elle ? Que voyons-nous ?
Sébastien Gokalp, extrait de l’ouvrage