Considérée comme l’une des photographes les plus douées de sa génération, Valérie Belin conçoit au MUba une exposition d’envergure qui retrace en une centaine de photographies l’ensemble de son parcours. Cette exposition est la première à présenter une sélection aussi complète des œuvres de l’artiste, des années 1990 à nos jours.

 

Dans cet accrochage dense et spectaculaire, les différentes séries exposées témoignent du renouvellement stylistique ainsi que de sa continuité fondamentale de l’œuvre. Valérie Belin semble habitée par la quête minutieuse d’une esthétique aussi immédiate que troublante. Les sujets photographiés sont-ils animés ou inanimés, naturels ou artificiels, réels ou fantasmés ?

 

Sans suivre un fil strictement chronologique, l’exposition montre les développements et l’évolution de l’œuvre. De l’argentique au numérique, du noir et blanc à la couleur, des objets aux humains, de l’organique au virtuel, les êtres et les choses y sont envisagés comme autant d’apparences où la surface signifie l’intériorité. À travers les différentes séries, l’exposition donne accès à l’imaginaire de l’artiste. Valérie Belin interroge les rapports parfois complexes que l’on entretient avec son corps et ses représentations. Sa dernière série intitulée Heroes (2022) reprend ainsi une figure souvent représentée, celle du clown et du mine, qui cherchent à divertir tout en révélant une vérité.

 

Résolument ancré dans un réel qui nous façonne, l’art de Valérie Belin semble introduire un trouble. Il joue des multiples possibilités expressives de la photographie (noir et blanc, surimpression, modification chromatique, cadrage, etc.) pour mettre à distance une perception convenue du sujet. Ce faisant, elle réactive notre imaginaire.

 

COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION

 

Valérie Belin, Mélanie Lerat, directrice et Christelle Manfredi, directrice adjointe du MUba Eugène Leroy.

 

CATALOGUE

 

« Valérie Belin. L’incertaine beauté du monde », Atelier EXB / éditions Xavier Barral, Paris.
Préface de Mélanie Lerat, directrice du MUba Eugène Leroy et essai de Sébastien Gokalp, directeur du musée de l’Immigration à Paris. Environ 110 images couleur et N&B. Ouvrage bilingue français et anglais.190 pages, prix : 39€